Énantiotrope

€10.00

Titre : Énantiotrope

Auteur : Colette Boucart

Illustration de couverture : Jeanlouis Boccar

Préface : Hugues Hausman

Parution : 23 février 2017

123 pages

ISBN : 978-2-87595-073-4

Prix : 10€

A quarante ans, les différentes vies de Jonayla sont sur le point de basculer :  serait-elle, à son corps défendant, à l'origine de la fin de Terre 1 ? Ses amis pourront-ils l'aider à sauver la planète bleue ?

Préface
Dans cet ouvrage, il y a de la science et de la fiction.
Mais est-ce de la science-fiction ?
Ou bien – malgré l’humour – un regard critique sur notre rapport à ce monde, cette planète, que l’on dit « nôtre » ?
Les deux, assurément.
Afin de vous plonger dans ce récit, oubliez ce que vous connaissez.
Ou que vous croyez connaître.
Ne rationalisez pas.
Laissez-vous glisser au fil de ces pages pleines d’inventivité, comme on se laisse glisser vers un sommeil aux rêves prometteurs.
Ainsi, le professeur Flaghirt, Jonayla, Harold, Algiord ou encore Pacôme deviendront vos amis le temps que ce voyage prendra.
Et peut-être même après…
Car «Énantiotrope» est un voyage. Et un beau, qui plus est.
Hugues Hausman

 

Les premières lignes ...

Une femme auburn, la quarantaine, pas très grande, les yeux gris-vert. Un visage mobile, menton carré, joues pleines. De petites rides au coin des yeux, on dirait qu’elle sourit volontiers. La peau un peu pâle et les taches de rousseur lui tiennent lieu d’étendard des rouquins. De longues jambes, proportionnellement au corps. Un peu boulotte, mais elle se soigne. Gauchère, et elle en est fière.
– Trop long pour une petite annonce, trop court pour une description de médecin légiste.
Que manque-t-il ?
– ...
– Les dents ! Combien de fois dois-je vous le répéter ? Les dents, les doigts, les ongles, la bouche, la forme de la tête... Comment voulez-vous pouvoir déterminer son époque si vous vous cantonnez à fantasmer devant votre cobaye ? Je veux bien que celui-ci soit particulièrement bien conservé, mais tout de même, cette histoire de régime, d’où la sortez-vous ?
– Euh...
– Quelqu’un d’autre peut répondre à la place de Bzenor ?
– M’sieur !
– Hhhh, Oui, Zarty ?
– On voit les rides sur la peau, ça prouve qu’elle a été trop étirée, puis retendue.
– Bien. À part pour le vocabulaire. Rides sur la peau, même en grafonais, ça se dit quand même « vergetures ».

Quoi d’autre ? Kotran ?
– Les dents, M’sieur ! Il y en a encore 30, comme dans les films des anciens temps... « Ça » doit dater du crétincé, je pense.
– Monsieur Kotran, « Ça », comme vous dites, a beau dater de fort longtemps, il n’en reste pas moins qu’il s’agit d’un être humain, qui mérite mieux que ce genre de dénomination. Nous l’appellerons... Humana presca sapiens.
– Comment écrivez-vous cela, M’sieur ?
– Vous, vous avez encore oublié votre autostyle.

Le professeur Flaghirt fit apparaître un tableau translucide au moyen de son khort, une sorte de commande à distance implantée au bout de son sixième doigt. Bien pratique pour donner cours en pleine nature ou n’importe où, sur n’importe quelle planète. Et n’importe quand aussi, pourvu qu’on soit un peu discret si on dépassait la barrière de l’an Mil. Avec ces stupides Crétins, on ne savait jamais sur quelle arme on allait tomber. À force de voyages, presque toutes avaient pu être répertoriées, ainsi que les moyens de défense, d’auto-immunité, ou de guérison. Malgré tout, un coup de rapière ou de dhurendaael trop bien placé, et vous deviez faire face à des tas de papetracasseries pour perte d’un étudiant sur son lieu de travail. Et même avec un autostyle, la papetracasserie, ça reste éminemment rasebarbant.

Illustre inconnue au box office, Colette Boucart partage sa vie entre sa famille, ses amis, une passion pour la lecture et les jeux de mots, divers bénévolats et un boulot d'employée.

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