Victoria 5 B C#05

€4.00

Crépuscule #05

Auteur : Philippe Thireau

Titre : Victoria 5 B

Collection Crépuscule

Parution : 18 juin 2020

ISBN : 978-2-87595-360-5

Prix : 4€ 

La Beaumarchais Mercedes 190 grise toute cabossée hurle de plaisir dans Paris en flammes : à son bord le marieur fou et sa dernière conquête Abricot ; dans le coffre on ne sait trop qui/quoi mais l’hémoglobine gicle ; sur le siège arrière une authentique machine antique de projection cinématographique, la Victoria 5 B. Quelle virée !  Le marieur fou et tout le matériel atterrissent dans un appartement grand comme une cellule de prison. Ça dérange une tribu de cafards. Le marieur fou est-il à l’heure ? 

Philippe Thireau écrit des récits/essais, des pièces de théâtre, des textes sous tension poétique, des histoires composées de haïkus et de tankas – il est un haïjin tâchant de marier la tradition japonaise avec la culture occidentale : ça plaît à certains, ça en agace d’autres. Il pratique avec plaisir l’art de la recension d’ouvrages et de la préface.

Tango et abri­cots pas secs

“Si ni dieu ni diable ne font la police, j’donne pas cher de ceux qui res­tent.” (Ph. T.)

Philippe Thi­reau pro­pose un road movie qui dépote. D’autant plus que l’on se retrouve  au cinéma. Et dans un film noir.
Il  nous fait tra­ver­ser — non sans humour et éro­tisme — l’histoire du 7 ème art, des Frères Lumière (repris et cor­ri­gés) au cinéma de genre des années 50 dans un remix franco-américain.

La cote de confiance à accor­der au héros est basse. D’autant qu’en dépit de ses armes, il est de ceux qui finissent plom­bés. Mais avant que les der­niers coups cré­pitent, le voici saisi de fra­grances plus ou moins amou­reuses.
Entre ciga­rettes et Ricard, il y a de belles pépées. Elles sont fleurs et fruit. Tulipe et Abri­cot. Au début comme à la fin émerge  Colette la col­lante. Elle n’avait pas besoin de reve­nir d’autant que ce n’était pas du pain béni. Sans elle, tout aurait changé.

Les femmes res­te­ront  pour le héros une grande affaire. De vie et  de mort. C’est pour­quoi, l’érotisme sans être passé à la trappe, ne suf­fit pas au salo­pard qui lui-même se fourgue dans de mau­vais draps. Et ça, dès le début.
Pour preuve, ça com­mence comme ça : “J’entends rien, plus rien j’entends ! T’entends ? J’veux plus rien savoir. Trop de choses, là, ça m’embarrasse, trop de choses sont arri­vées, comme ça, de tra­vers. Tout m’est tombé sur la gueule d’un coup.”

A par­tir de là, le livre ne se quitte pas. La ges­ti­cu­la­tion de ce sombre héros fan de Gar­del et le Tango argent teint est une trou­vaille. On sort de là à perdre haleine.
Un petit Ricard est néces­saire pour nous requin­quer de telles péré­gri­na­tions aussi tra­giques que farcesques…

jean-paul gavard-perret

www.lelitteraire.com

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