Pittoresque de la futilité

€10.00

Pittoresque de la futilité
suivi de la réédition de Parmi moi seul

Auteur :  Marc Danval

Préface : Robert Goffin

Illustration de couverture : Marc Danval

ISBN : 978-2-87595-362-9

Prix : 10€

88 pages

Parution le 24 septembre 2020

Voici un poète d’un tempérament puissant, et même torrentiel. La révélation  de  Marc  Danval  qui  inscrit  au  fronton de la perception sensible une nouvelle expression d’intelligence, démontre aussi le pouvoir de polyvalence, sinon de diaspora des zones francophones en dehors de l’Hexagone et la validité essentielle de l’art français au-delà des frontières extérieures de la France. Ce qui frappe, c’est, au sein d’un amour fou de la vie, la modernité du lyrisme de Marc Danval. Nous sommes plongés dans le monde d’aujourd’hui, soumis au rythme de la vitesse et de la musique de jazz. Quelle avidité et quelle promptitude ! C’est l’éclair et sa foudre. C’est un tumulte orageux mais sans ténèbres, avec une sorte d’élan et d’éclat solaires. La personnalité de Marc Danval est si forte, son ardeur si singulière, sa poésie à la fois si ample et si intense, celle des natures sensibles qui osent prendre tous les risques, bousculer toutes les conventions livresques, aller au bout de leurs fougues, trouver les mots et les chants qui les délivrent. Marc Danval est un signe de la renaissance qui se manifeste.

Marc Danval est né à Bruxelles le 18 février 1937, il est journaliste, écrivain, artiste et chroniqueur de jazz et de gastronomie belge d’expression francophone. Il a également été comédien au Théâtre royal du Parc de Bruxelles jusqu’en 1961. Il fut un ami et admirateur de Robert Goffin. Spécialiste du jazz belge, il produit et anime sur les ondes de la RTBF l’émission La troisième oreille.

Préface

Paul Morand, dans une étude sur Cendrars et Cocteau, déclare que les grands poètes sont inconnus et ne se révèlent qu’à la génération qui les suit.

Avec quelques poèmes encore inédits, Marc Danval attend cette reconnaissance. Lecteur impénitent, il a d’abord brûlé d’une solilarité fervente pour le jazz et la poésie. Possédé de contre-temps, il est devenu celui qui transmute les rythmes en mots selon un pragmatisme lyrique que j’ai aimé dès ses premiers poèmes.

Deux rives brûlantes appellent tour à tour son ins­piration la plus affective : l’amour et le jazz ! Et peut-être ces deux expressions sont-elles les attributs complé­mentaires de sa technique artistique ? Je discerne aussi un artisanat poétique qui le pousse vers une adhésion surréaliste qui l’illumine.

Faut-il dire que je ne goûte pas toujours les poèmes de beaucoup de mes jeunes confrères qui ne s’expriment trop souvent qu’en phrases elliptiques d’un seul mot ou qui trucident les vers avec des conjonctions inexpressives ou des amputations malencontreuses.

La nouvelle génération semble s’être généreusement brouillée avec les lois traditionnelles de la poésie fran­çaise ! Les chefs-d’œuvre qu’elle nous propose sont des symbioses de suggestion, insolubles. J’ai, pour ma part, gardé la nécessité fonctionnelle de la tradition où je retrouve toute l’évolution lyrique de ses origines à la libération.

La révélation de Marc Danval, qui inscrit au fron­ton de la perception sensible, une nouvelle expression d’intelligence, démontre aussi le pouvoir de polyvalence sinon de diaspora des zones francophones en dehors de l’Hexagone et la validité essentielle de l’art français au-delà des frontières extérieures de la France.

On dirait que le pays académique peut chercher ses poètes dans un renouvellement en dehors de lui-même.

Il y a eu, au temps du symbolisme, la floraison des grands poètes flamands ; aujourd’hui, il en va autre­ment ! Paris fut longtemps le phare centralisateur de la beauté créatrice mais, depuis hier, la poésie peut se retrouver au Canada qui foisonne d’artistes, ou dans les capitales enfoncées dans la brousse africaine, ou dans les îlots perdus du Proche-Orient, ou encore en Suisse qui nous a donné l’ancêtre Cendrars, ou même du côté du Grand-Duché d’Anise Koltz.

En Belgique, un particularisme plus compliqué a présidé à la maturation intellectuelle. L’art de la pein­ture, qui a donné du génie à tous les musées du monde a attendu longtemps avant d’éclater, en Wallonie, par deux peintres de dimension internationale : Magritte et Delvaux.

Il a fallu aussi longtemps pour voir éclore en poé­sie les noms de Thiry, de Norge, de Chavée, de Van­dercammen, de Gérard Prévot.

Et voici qu’à la pente suprême de l’âge où, vieux poète, j’ausculte l’avenir, je trouve dans la nouvelle génération plusieurs raisons de me réjouir et Marc Dan­val est un des signes de la renaissance qui se manifeste.

C’est un renouveau lyrique qui prend sa vitesse de croisière aux sources même d’un surréalisme mieux dirigé.

Et puisque la barre d’épreuve trouve sa juridiction à Paris, je signale à mes confrères de la Ville-Lumière cette autre lumière qui s’allume à Bruxelles, loin de leur capitale et que je salue du fond de mon attention émue.

Robert Goffin
de l’Académie royale de Belgique

Entretien avec Charlotte Dekoker le 24 septembre à 18h30 à la librairie TROPISMES

Des années cinquante aux années nonante, Pol Vandromme fut le critique le plus marquant, tant à Paris qu’en Belgique. Voici son avis sur « Parmi moi seul » de Marc Danval, paru dans sa chronique « La vie littéraire » du 28 février 1984 :

Un admirable recueil de Marc Danval :

Parmi moi seul

Voici un poète d’un tempérament puissant et même torrentiel. Ce n’est pas tous les jours que l’on a l’occasion de faire une pareille découverte. Saisissons-la et saluons « Parmi moi seul » de Marc Danval (aux Éditions Saint-Germain-des-Prés, 110 rue du Cherche-Midi, 75005 Paris).

Dans sa préface, Robert Goffin a raison d’emboucher les trompettes de la renommée : « La révélation de Marc Danval qui inscrit au fronton de la perception sensible une nouvelle expression d’intelligence, démontre aussi le pouvoir de polyvalence, sinon de diaspora des zones francophones en dehors de l’Hexagone et la validité essentielle de l’art français au-delà des frontières extérieures de la France ».

Ce qui frappe, avec une évidence irrésistible, c’est, au sein d’un amour fou de la vie, la modernité du lyrisme de Marc Danval. Nous sommes plongés dans le monde d’aujourd’hui, soumis au rythme de la vitesse et de la musique de jazz. Quelle avidité et quelle promptitude ! C’est l’éclair et sa foudre. C’est un tumulte orageux, mais sans ténèbres, avec une sorte d’élan et d’éclat solaires.

On pourrait chercher des références, parler de Morand et surtout de Cendrars. Mais la personnalité de Marc Danval est si forte, son ardeur si singulière, sa poésie à la fois si ample et si intense que les airs de ressemblance ont quelque chose de factice. Voilà la vraie avant-garde. Non pas celle des théoriciens qui s’exténuent dans des virtuosités gratuites, mais celle des natures sensibles qui osent prendre tous les risques, bousculer toutes les conventions livresques, aller au bout de leurs fougues, trouver les mots et les chants qui les délivrent.

Quelque chose bouge. Quelque chose change. Quelque chose explose et rayonne. « Marc Danval est un signe de la renaissance qui se manifeste » dit Robert Goffin. Ce signe-là brûle les yeux. C’est une fête, presque une fête liturgique.

Pol Vandromme

Des femmes et du jazz 

« Ce somptueux fessier bien arrondi / Allume en une chapelle des incendies / A genoux sur le prie-Dieu / La croupe dénudée / tandis que du parc Ter Brandt / Le son multicolore d’Ornette Coleman éclate… » La poésie de Marc Danval, c’est ça, l’alliance sensuelle de la femme et du jazz. « Nuque au parfum de suave perversité » : tout Marc Danval de ce Pittoresque de la futilité est dans ce premier vers du premier des poèmes, intitulé « Callipyge ».
Marc Danval, vous le connaissez : il est journaliste, chroniqueur de jazz et de gastronomie, écrivain, homme de théâtre. Il a écrit l’ Histoire du jazz en Belgique, des biographies de Toots Thielemans et Robert Goffin. On le connaît moins comme poète, et merci à Lamiroy de nous le révéler avec ce Pittoresque de la futilité, suivi de la réédition de Parmi moi seul, publié en 1983, que saluaient alors Robert Goffin et Pol Vandromme : « Voici un poète d’un tempérament puissant, et même torrentiel », écrivait le premier.
La poésie de Danval est toute en sensualité, en souvenirs, en épaules voluptueuses, en sanglots de Bill Evans, en seins qui gonflent et pointent, en ombres nues et en dormeuses moirées. « Pour elle / Je mettrai le soleil en laisse », écrit-il. C’est la déraison du désir. Et, malgré le titre, l’absence de toute futilité.

Jean-Claude Vantroyen - Le Soir - 23 janvier 2021

 

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