À la volée

€20.00

À la volée
Textes et photos : Eric Lamiroy
Editions Lamiroy
Parution : 12 septembre 2025
ISBN : 978-2-39081-028-5             
170 pages
Prix : 20 €

Tout libraire peut (vous) le commander à notre distributeur, 
la Maison de la Poésie d'Amay : distribution@maisondelapoesie.com

Disponible chez Tropismes, Filigranes, Schaerbook, Bleus d'encre, Mot Passant...

Il faut vivre sa vie comme on voudrait la raconter.
Gaston Ardisson

Le monde véritable était celui de son cerveau
et
les histoires qu’il écrivait la seule réalité possible.
Jack London, Martin Eden

Ceux qui ne racontent que la vérité n'ont aucune imagination
Gaëtan Faucer

Tout part d’un café frappé que je photographie alors qu’en arrière-plan, une fille sur la terrasse remplit les pages de son Moleskine à toute allure. Puisqu’elle me refile sa pulsion d’écriture, alors je lui vole cet instant. D’autres suivront. 

Le concept de ce livre est singulier : Partant du constat que la réalité dépasse la fiction, les histoires de ce livre ont été vécues réellement et retranscrites en temps réel.

Eric Lamiroy n’est pas écrivain mais côtoyer des dizaines d’auteurs, lire des tonnes de manuscrits et publier des centaines de livres, ne pouvaient que l’entraîner de l’autre côté.

Si vous désirez une dédicace dans l'exemplaire que vous achetez dans ce shop, n'hésitez pas à l'indiquer en commentaire.

L'assas... l'auteur revient toujours sur les lieux du crime ! Eric Lamiroy revient dans les lieux où se déroulent les chapitres de son livre pour offrir et dédicacer quelques exemplaires au premiers qui le désirent. 

  • Vendredi 12 septembre à 13h au Rob The Gourmet's market
  • Samedi 13 septembre à 17h aux Rendez-vous de la Luzerne
  • Dimanche 14 septembre à 14h à L'hôtel Espérance
  • Mardi 16 septembre à 18h à la Maison de la Francité
  • Jeudi 18 septembre à 18h au Studio 84 Art et Culture
  • Mercredi 24 septembre à 11h au Ici le Bô-bar
  • Mercredi 24 septembre à 17h au Taste and Smoke
  • Lundi 29 septembre à 11h à L'hôtel Espérance
  • Lundi 6 octobre à 10h au Saint Hubert
  • Lundi 6 octobre à 19h au Petit Chapeau Rond Rouge
  • Samedi 18 octobre à 19h au Petit Chapeau Rond Rouge
  • Lundi 3 novembre à 19h au Petit Chapeau Rond Rouge
  • Jeudi 27 novembre à 19h dans le bar de L'hôtel Espérance
  • Vendredi 28 novembre à 19h dans le bar de L'hôtel Espérance
  • Samedi 29 novembre à 19h dans le bar art L'hôtel Espérance
  • Dimanche 30 novembre à 14h dans le bar de L'hôtel Espérance

En dédicace :

  • Dimanche 21 septembre de 10h à 18h au Festival du livre à Jette
  • Samedi 11 octobre de 15h à 17h à la Librairie Bleus d'Encre (Uccle)
  • Dimanche 19 octobre de 12h à 16h au Salon du Livre de Wallonie (Mons)
  • Samedi 13 décembre à 17 : Les Rendez-vous de la Luzerne
  • Dimanche 25 janvier au Festival du Livre à Forest
  • Jeudi 26 au dimanche 29 mars à la Foire du Livre de Bruxelles
  • Dimanche 30 mai au Festival du Livre à Uccle
  • Samedi 6 et dimanche 7 juin au Salon de la Littérature belge à Mons

Ce qu'ils en disent :

À la volée **
Eric Lamiroy s’édite lui-même, et pourquoi pas ?, dans un petit livre sans prétention fait d’impressions, de petits événements, de rencontres, de repas, de regards. 
L’auteur éditeur adore flâner à la terrasse des cafés et regarder les gens, partager un moules frites, boire un Coca Zéro, errer de vernissages en afters. Il note, il écrit, et c’est plein d’humanité, d’amitié, de sourires et de lieux de Bruxelles, du jongleur sur monocycle d’un carrefour à la fille qui remplit des pages de son cahier à la terrasse d’un établissement, du concert de Neil Young à celui de Kraftwerk, de Fred Jannin à Dino Attanasio... 
Des croquis, des esquisses, des dessins, pris sur le vif, écrits sur le vif, édités sur le vif.
À la volée, comme il dit.
Jean-Claude Vantroyen, Le Soir

La vie sur le Vif
À la volée et tout est dit car Eric Lamiroy a saisi les instants furtifs liés aux hasards des rencontres des déambulations, des promenades, des rendez-vous pour nous faire partager ses textes et photographies saisis dans l’arpentage du temps. Eric Lamiroy, on le sait, ne se prétend pas auteur et ce n’est pas une coquetterie, c’est probablement une vraie modestie chez celui qui sait croquer les instants suspendus que son regard déplie sur le vif, à l’instant, dans l’instant. Ces textes, il le rappelle, ne sont pas des fictions mais des formes d’éblouissements partagés où la poésie, qui ne s’annonce pas, affleure souvent tant ces formes brèves sont marquées d’émotion, d’amitié et quelquefois d’une forme de mélancolie joyeuse.

À la volée déploie ses ailes, tantôt largement, tantôt dans la retenue et la discrétion de celui qui n’est jamais un improbable voyeur mais certainement un collectionneur amoureux de ces intenses rendez-vous de la vie qui semblent se couler dans un apparent indifférencié. Dans ses déambulations, Lamiroy pointe avec jubilation ces subtiles charges électriques qui nous traversent et nous relient.

Un bar, un magasin de sport, une terrasse de café, l’Atomium, la table d’un ami… sont autant de lieux où il promène son œil gourmand dans des textes qu’il nous offre comme une suite de bijoux indiscrets. L’écriture est toujours une indiscrétion et une forme d’autobiographie secrète, l’éditeur Lamiroy le sait intimement et ses textes sont comme les cailloux du Petit Poucet, une façon de retrouver le chemin vers soi dans le partage de ces minuscules instants qui agrègent le temps dans notre humanité.

À la volée, Eric Lamiroy crypte textes d’observations et de visions qui, par leur apparente modestie, réveillent cette expérience émotionnelle que notre mémoire à long terme peut faire surgir par un détail, une anecdote, une beauté ravie à l’usure du réel.

Il doit avoir lu cent fois plus que moi et, surtout, s’en souvient. Pour ma part, mes dix dernières années se sont consacrées aux centaines – des milliers en fait – de manuscrits d’auteurs contemporains. Je lui fais part de ma peur de perdre mon orthographe acquise dans les livres et menacée par ces écrits non corrigés. La mémoire est une chose très curieuse. Les exemples de souvenirs fixés au fer rouge dans un passé lointain alors que nous sommes incapables de citer le titre du dernier film vu au cinéma sont éloquents.

Lamiroy fait à chaque fois se lever des formes de murmurations de souvenirs qui s’échappent du texte et elles vont danser dans l’arrière-pays de la mémoire. En flânant, l’auteur fait preuve d’une amicale relation avec ces êtres, amis, artistes, écrivains, inconnus, dont il partage les conversations, les silences et les rêveries. Ce n’est pas un « promeneur solitaire » mais plutôt un compagnon de voyage.

Le détail, chez un auteur, est toujours une bonne fortune quand il ne dérègle pas la machine secrète du texte. L’éditeur sait cela parfaitement et, en tant que nouvel auteur, c’est en poète qu’il approche ces éclaboussements modestes de la vie.

Ces « choses vues », sont, à chaque fois, accompagnées d’une photographie réalisée par l’auteur et qui, dans un jeu de points et contrepoints, agrémentent la lecture… En ce sens, À la volée s’offre comme un livre de réparations et de liens dans un monde déboussolé.
Daniel Simon, Le Carnet et les Instants

Tout commence par un café frappé, un rayon de soleil sur une terrasse, et cette fille qui noircit les pages de son Moleskine avec la fièvre de celui qui écrit pour respirer. Eric Lamiroy la regarde, déclenche son appareil photo, et sans le savoir encore, vient de donner naissance à un concept littéraire à part : écrire le réel au moment même où il se produit.

À la volée n’est pas un recueil de fictions, mais une suite d’instants arrachés à la vie. Chaque texte est un fragment du monde, observé, ressenti et retranscrit dans l’élan de l’instant. Les mots n’ont pas eu le temps de se figer, ils gardent la fraîcheur du vécu, le parfum du moment, la vibration de la rencontre. On y croise des inconnus sur un quai de gare, un vieil homme au regard fatigué, des enfants qui rient sous la pluie, une serveuse rêveuse, un couple qui s’ignore, un passant qui pense trop fort.

À chaque texte répond une photographie — trace tangible, empreinte visuelle, attestation de présence. Car ici, la photo ne vient pas illustrer le mot, elle le prolonge, elle l’enracine dans le réel. Lamiroy saisit ce que la plupart d’entre nous laissent filer : les détails minuscules, les émotions discrètes, les gestes presque invisibles qui composent la poésie du quotidien.

Ce livre est une promenade sensible à travers la ville et à travers soi, un carnet d’observations humaines, à la fois pudique et vibrant. On y sent le vent, la lumière, le frémissement d’un regard. C’est une invitation à ralentir, à regarder autrement, à redécouvrir la beauté simple du monde quand on prend le temps de le vivre… à la volée. 
Yvan Godeau, Bruxelles News

Peut-être pas tout à fait comme le disait Zweig de Tolstoï, Stendhal ou Casanova, peut-être pas avec le même sérieux introspectif que ces trois-là (mais sait-on bien où vont se nicher le sérieux et l’introspection…) mais certainement avec la même passion, Eric Lamiroy est un poète de sa vie.

Je découvre dans À la volée des lieux qui se succèdent, des lieux qui sont les siens, où il parle, mange, boit, travaille ; des gens qu’il aime, des gens qu’il admire, un gars qui le saoule, une fille qui lui refile la pulsion d’écrire.

Je découvre surtout le regard d’un poète. Un regard dont l’acuité et la lucidité n’empêchent pas l’humour, la tolérance et la tendresse pour ses semblables.

Ici l’instantané du texte ne redouble jamais celui de la photo découpée et posée sous nos yeux comme un rond de bock. On glisse de l’un dans l’autre sans s’en apercevoir, car il écrit comme on photographie et photographie comme s’il jouait, en poète authentique.

Un poète, oui : poète par l’attention à tout ce qui l’entoure, qu’il nous offre une ode à l’Atomium ou aux t-shirts noirs de chez Décathlon, qu’il rende hommage à Neil Young ou aux dix mille pas quotidiens de ses parents, ou qu’il garde enfin, au fond de sa poche, le caillou qui ne le quittera plus.

Et quand Eric vient aux Rendez-vous de la Luzerne, c’est parce qu’il aime la littérature, bien sûr, il en a fait son métier. Mais est-ce encore révéler un secret si je vous dis qu’il vient aussi pour la tortilla ?
Jacques Richard

C’est un livre, bien qu’Eric préfère se donner des airs de ne pas vouloir y toucher. Ce sont des textes, bien qu’il s’en défende à coups répétés de «Je ne suis pas écrivain». C’est une œuvre, celle d’un éditeur pas comme les autres, pas du tout comme les autres. Un éditeur pousse-au-livre comme il y a des pousse-au-crime, qui vous prend par la main tout en vous poussant dans le dos. Une machine bien rôdée à faire se dépasser les écrivains, toujours mine de rien, par petites phrases qui restent en tête, par petites graines qui feront pousser les herbes folles ou les fleurs cultivées de l’imagination.

Ce livre, c’est avant tout un hymne à l’amitié, tous ses amis sont là. Toutes ces personnes qu’il rencontre, voit, suit, revoit encore et avec qui il tisse des liens d’amitié si solides mais par des propos échangés toujours légers. Revenons-en au livre. Tout comme les clichés qui les accompagnent, les textes sont des instantanés. Et ils plaisent. Instantanément !

Venez rejoindre cet auteur qui ne veut pas en être un tout au long de ses escapades très souvent gustatives. C’est ça aussi, son sens du partage. Il vous fera la faveur de vous donner quelques bonnes adresses. Avec adresse. Eric Lamiroy est partout où le bonheur d’une rencontre se trouve.
Joske Maelbeek

L’expression “brutally honest” a désormais ses lettres de douceur. Ce livre est une petite merveille discrète qu’on pourrait se refiler sous le manteau, entre initiés, un peu comme ces films qui sont des bijoux et que, pour des raisons qu’on ne parvient pas à s’expliquer, pas grand monde n’a vus.

Vous suivez ici les itinéraires d’un enthousiaste posé, d’un observateur solitaire, d’un épicurien tranquille qui, avec ou sans raison particulière, aime surtout être dehors (un peu moins chez lui). Boire un café (ou un double cola sans sucre, dans un verre à Duvel et avec beaucoup de glaçons), aller à un concert ou une exposition, voir ses copains ou sa famille, travailler, tout, pour notre auteur, est prétexte à une observation minutieuse, une perpétuelle attention aux autres et au monde alentour. Voici donc une collection de moments réunis dans une sorte de journal intime partagé. À la fois pudiques et généreux, ces instantanés sont aussi empreints de poésie et d’élégance, racontés par un être qui semble ne jamais se fâcher ni même élever la voix. Eric murmure à l’oreille de ses proches. En conséquence, c’est la bonté, plutôt que le diable, qu’il a préféré cacher dans les détails.

La ponctualité est la politesse des souverains, et Eric est toujours en avance. Ce n’est pas un hasard s’il s’appelle Lamiroy.

Si vous le connaissez déjà, vous serez heureux de l’accompagner dans les très beaux épisodes de son road movie.

Si vous ne le connaissez pas, vous aurez sans doute désormais envie de le croiser à un concert ou à la terrasse d’un bistrot, et qui sait, de vous faire croquer dans un prochain livre.
Isabelle Chevalier

Si Yves Montand aimait se promener en solitaire à Paris sur les grands boulevards où il y a tant de choses, tant de choses à voir, Eric Lamiroy, lui, a le sens du partage. Aussi nous invite-t-il, à travers ce chouette petit bouquin, à le suivre au gré de ses pérégrinations diurnes ou nocturnes dans notre bonne vieille capitale où il y a aussi plein de choses, plein de choses à voir mais également plein de choses, plein de choses à entendre ou à goûter.

Si Edith Piaf se lançait dans un vibrant hymne à l’amour, Eric Lamiroy signe ici un véritable hymne à l’amitié… des liens d’amitié qui se tissent en toute simplicité au cours de nombreuses rencontres et, bien sûr, les fidèles compagnons de route que l’on retrouve toujours avec plaisir autour d’un bon verre ou d’une bonne table. C’est qu’il connait quelques bonnes adresses, le gaillard !

Eric Lamiroy se défend d’être un auteur. Ah bon ? Mettons cela sur le compte de la modestie car l’homme possède indéniablement ce « quelque chose » révélateur d’un véritable talent d’auteur. Pour preuve ; des phrases claires, un juste choix des mots, une structure maîtrisée qui accroche le lecteur, sans oublier ces petites trouvailles qui font la « patte » d’un auteur… un exemple entre mille ?... Clôturant un chapitre consacré à une visite chez le coiffeur, il écrit ceci : « Je sors gonflé à bloc. On m’a recoiffé le moral. » Alors, toi qui me lis ; qu’est-ce que tu dis en bas de ça, comme dirait Joske ? 

À propos, Eric, « À la volée » appelle une suite, c’est clair, car tu as encore tant de choses, tant de choses à partager…
Alain Magerotte

Quand un éditeur comme Eric Lamiroy enfile son costume d’auteur et se met à laisser courir sa plume en toute liberté, c’est un vrai délice. Car au fond, qu’est-ce donc que ce « À la volée » ? Le ton et donné dès les épigraphes. Offrir au lecteur des tranches de vie où l’auteur est toujours là, raconte ce qu’il vit et vit ce qu’il raconte, ici et maintenant, dans le présent… Un concert ici, un passage au restaurant là, un rendez-vous chez le coiffeur peut-être… Mais le délice de l’ensemble est qu’à la fois, tous, ses proches, nous y sommes, quelque part dans ce qui n’est pas tout à fait des anecdotes et un bon morceau de réalité, et à la fois, c’est un plaisir à lire pour un quidam qui ne connaît aucun des personnages des événements.

Il part de la vision d’une jeune femme écrivant à une table de bistrot. Il écrit celle qui écrit, puis il écrit simplement là, au présent, ce qu’il voit lui, ce qu’il vit lui. A priori, vu comme ça, rien d’extraordinaire. Mais c’est sans compter la finesse d’Eric Lamiroy qui truffe ses histoires de constats de son cru : notre propension à fréquenter toujours le même restaurant alors qu’il y a en a des milliers d’autres, la difficulté d’expliquer à un nouveau coiffeur ce qu’on veut vraiment sur son crâne, le syndrome du T-shirt noir, le ballet des poseurs de stores et les angoisses existentielles y relatives... On sourit, on rit et on adore. Parce qu’au travers du regard d’Eric, il y a une jouissance de la vie, un curiosité, un humour, un esprit d’analyse un peu déjanté qui rendent joyeux le lecteur.

Il y a de la tendresse aussi, pour ceux qu’il aime, ici ou là-haut, qu’il décrit comme il les voit, avec humour et délicatesse à la fois. C’est la beauté de la plume d’immortaliser cet ensemble d’êtres qui font sa vie et de leur dire, par des arabesques et des paraboles : je vous aime, je me sens riche de vous avoir dans ma vie, ici ou là-haut, je serai toujours riche de vous, et je vous offre en partage, grâce à ce livre, la richesse de la vie de ces moments avec vous.

Un livre qui se lit d’une traite, le sourire aux lèvres. Merci, Eric Lamiroy, pour ce délicieux moment de lecture où la plume glisse toute seule comme une patineuse sur glace, gracieuse et vive sur un fond finalement très rock’n’roll… comme lui !
Sarah Des Hesses

Comme le disait le poète Channing : « Une anecdote nous en apprend plus sur un homme qu'une biographie ». Et ici, le lecteur est transporté dans un tourbillon d’anecdotes qui se suivent mais ne se ressemblent pas. Du serveur Haroun au funambule de l’avenue Roosevelt, en passant par certaines célébrités médiatiques, les rencontres se multiplient, les tranches de vie se succèdent… (On en profite aussi pour noter quelques bonnes adresses à Bruxelles.) Il y a de l’humour, de l’émotion… Des histoires qui touchent le cœur. Un livre de haute volée, ça c’est certain. Un écrit vraiment humain (et ça fait du bien).
François Crunelle

Impressions, choses vues, rencontres, regards croisés, micro-événements, anonymes observés dans les lieux publics : autant d’instantanés saisis, écrits sur le vif, accompagnés chacun d’une photographie jouant comme une attestation de présence au monde.
Les éditeurs singuliers

Quand un éditeur devient écrivain.

Surgi par une belle et spectaculaire effraction il y a quelques années dans le monde de l’édition littéraire belge avec un slogan, « Chacun a un roman en soi » (cité de mémoire), Eric Lamiroy n’avait pas encore appliqué à lui-même cette injonction (que la grande éditrice Françoise Verny n’aurait pas renié).

C’est chose faite aujourd’hui avec un ouvrage qui se classera dans différents rayonnages des bibliothèques : essai, souvenirs, journal, « beau livre » (l’éditeur-écrivain est aussi photographe), recueil de nouvelles, assemblage poétique… Il nous donne la recette de cette création atypique : écrire en temps réel, « à la volée », des moments du réel à partir desquels, in situ, il laisse la plume courir sur le papier (comme la jeune fille sur une terrasse qu’il observe écrivant sans discontinuer sur les pages d’un carnet Moleskine), les doigts sur le clavier ou la voix dans le dictaphone.

 Bien sûr, quoiqu’il en dise, il aura travaillé ses textes, les aura façonnés et polis pour qu’ils se lisent avec la même allégresse que celle de l’auteur au moment où, redevenu éditeur, il peaufine ce qui devient, comme certains ouvrages de Sebald, une déambulation d’amitié et d’aménité parmi les siens, mais aussi une manière d’autoportrait. Celles et ceux qui connaissent la silhouette débonnaire d’Eric Lamiroy, qui le croisent dans les allées des salons du livre, qui échangent avec lui sur tout et rien, découvrent ici l’amitié, l’attention, l’empathie qu’il leur porte en partageant, par livre interposé, l’évocation de moments de grâce qui sont autant de dévoilements de l’auteur. On découvre ainsi, entre autres, son attachement à Frédéric Jannin, dont il désespère de ne pouvoir acquérir les œuvres exposées qui complèteraient la collection compulsive qu’il en a déjà (l’occasion d’écouter un le dernier disque, virtuel, du dessinateur en scannant un QR code généreusement partagé (Timeless Mess). 

Il y a bien sûr, parmi d’autres, des écrivains dans ces pages, ceux qu’il publie ou qu’il aime à fréquenter. Dans la première catégorie figure en bonne place Luc Dellisse. On s’en souvient avec émotion, c’est ce dernier qui mit en œuvre l’édition posthume du roman du tant regretté Maxime Lamiroy Deux sœurs et qui l’accompagna d’une lumineuse préface. Dans la seconde, il y a Jacques Richard – il vient de publier un beau roman à l’enseigne Lamiroy dont nous reparlerons ici – et son épouse, écrivain elle aussi, Pascale Toussaint qui accueillent chez eux (ils habitent la maison de Louis Scutenaire) des rencontres littéraires suivies d’un repas « auberge espagnole » (La seule participation demandée est d’apporter un fromage. Ils se chargent du reste…. souligne Lamiroy). Et on découvre incidemment que l’éditeur enregistre ces rencontres et bien d’autres événements dont il fait des podcasts (En direct et sans retouches).

Il suffit d’un clic sur le site du podcast Couvre-livre pour y écouter ces enregistrements, dans la liste desquels on retrouve bien sûr quelques protagonistes de À la volée : l’ami de toujours et directeur littéraire aujourd’hui de la maison Lamiroy, Gaëtan Faucer, Joske Maelbeek, Alain Magerotte, Marc Danval… Des (fausses) confidences, transmises avec le détachement que permet la douceur de l’humour, jalonnent le récit : les double coca zéro servis dans des verres à Duvel, la fascination pour l’Atomium, - un attachement féroce au vestige de 58 au point de l’avoir tatoué sur le poignet-, des échanges avec la presse littéraire (Jean-Claude, Joëlle S.), des rencontres en librairie, le combat contre le surpoids…

Écrivant à la volée cette (non)-recension, j’ai bien conscience qu’elle ne fera qu’effleurer le charme rieur, l’émotion pudique, l’humour bienveillant, de celui qui se dévoile ainsi « à la volée », sans jamais se dérober à la sincérité ni au mouvement du cœur, sans lyrisme malvenu. A chaque page du livre, la curiosité du lecteur est piquée (ne serait-ce que par les titres, comme ce « Savoir-Fer » annonçant l’Atomium). Elle n’est jamais déçue. 

Notre nouveau piéton de Bruxelles cultive, malgré les milliers de pages de manuscrits (« des tonnes ! ») qu’il a lues, la fraîcheur et la grâce d’inventer et de nous offrir un nouveau genre littéraire, fait à la fois de poésie, de tendresse, d’aménité, de sincérité… Pour s’en convaincre, il suffirait de lire le chapitre consacré à Gaëtan Faucer (lauréat d’un des Prix Manneken-Prix, une invention de notre éditeur-auteur), ou celui qui évoque la belle Maison de la Poésie d’Amay (Impressions libres), ou encore… Mais je n’en finirais pas.

Chacun mérite de s’y arrêter, d’être lu « à la volée », dégusté sur une terrasse par exemple, ou dans un lieu devenu littéraire grâce à un livre, celui-ci, inattendu, inespéré, irremplaçable.
Jean Jauniaux
 

J’aime bien Eric Lamiroy. Je ne le connais que de nos brèves rencontres sur la Place Keym, mais dès notre première rencontre et sans explications, la sympathie s’est installée entre nous. Et puis, il a écrit « A la Volée ». Et je l’ai lu. Un livre qui se défend sans cesse d’en être un. En essayant de nous faire croire qu’il n’est qu’un assemblage de notes prises dans l’instant et destinées à s’effacer comme s’effacent ces impressions que l’on dit « fugaces ». A part que c’est le contraire qui se passe. Comme dans Brautigan, un détail qui fait mine de passer inaperçu, s’installe de manière durable dans la partie la plus irrationnelle de ta mémoire, celle qui se souvient des sensations. Évidemment, si je me suis immédiatement senti à l’aise parmi les courts chapitres de ce petit ouvrage, c’est sans doute grâce aux lieux dans lesquels ils nous promènent : le Rhubarb_café, le feu rouge de l’avenue Roosevelt où il y a un jongleur, la Galerie Champaka lors d’un vernissage de Fred Jannin où l'on ne s'est pas croisés. Mais bien au-delà de cela, je sais maintenant pourquoi j’aime bien Eric Lamiroy. C'est parce qu’il a placé en exergue de ses textes « impromptus », cette petite phrase à laquelle je crois tellement : « Il faut vivre sa vie comme on voudrait la raconter ».
Philippe Reynaert

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