L'article #04 : Victor Hugo
€4.00
Victor Hugo : Les années d'exil et d'écriture à Bruxelles
Editorial : Maxime Lamiroy
Illustrations : Hugues Hausman
ISBN : 978-2-87595-411-4
Parution le 1 janvier 2021
Prix : 4€
éditorial
La Belgique est une terre d'exil, où vit le peuple d’Oubli. L'article de Marc Meganck ne nous remémore pas les instants passés de Victor Hugo à Bruxelles, il nous les conte et nous les entendons pour la première fois. Ces noms de rues familières du centre, animées autrefois d'êtres médiévaux et de sentiments révolutionnaires, la vindicte populaire belge, les banquets aristocratiques de l'impasse du Parc, et l'architecture éblouissante de Sainte-Gudule, de la Grand-Place ou des Galeries royales Saint-Hubert que nous ne pourrons jamais apprécier avec les yeux enchantés du premier touriste, toutes ces choses nous entourent et sont une partie de nous. Il est grand temps d'enlever le voile centenaire d'incuriosité dont nous avons recouvert notre tête et notre pays.
extrait
L’exil est une espèce de longue insomnie
Victor Hugo, Océan. Tas de pierres
Île de Guernesey, 49°27’ nord, 2°35’ ouest. Fin mars 1861. Victor Hugo est dans son look out, la grande verrière panoramique de sa somptueuse demeure, Hauteville House. Il ne se lasse pas de la vue sur Saint-Pierre-Port : les jardins qui descendent vers la mer, la baie où il va régulièrement se baigner, le port protégé par le château Cornet, au loin les îles d’Herm et de Jéthou, plus loin encore celles de Sercq, Aurigny et Jersey, et par temps clair, les côtes de France à l’horizon… Et c’est le cas aujourd’hui. La météo est clémente. Le large, l’infini, la lumière. Tout est réuni pour l’évasion, le voyage intérieur, la littérature.
Ayant fui Bruxelles en 1852, Victor Hugo est arrivé à Guernesey le 31 octobre 1855, après un séjour de quelques années à Jersey d’où il a été expulsé. Voilà dix ans qu’il est frappé de proscription, depuis ses attaques virulentes contre Napoléon III et le Second Empire. Pourquoi les îles anglo-normandes ? Parce que s’il a choisi de se mettre sous la protection de l’Angleterre, Hugo n’a jamais voulu s’établir à Londres avec les autres proscrits français parmi lesquels régnait une trop grande mésentente. Il incarnera la République seul sur « son rocher », assumant sa posture d’écrivain en exil.
À Guernesey, il est désormais chez lui.
L’île est essentielle pour la compréhension de l’homme et de son œuvre :
« Aujourd’hui, dans une île, en butte aux eaux sombres […]
J’erre, et de l’horizon je suis la voix sinistre. »
(Les Contemplations, 1856)
L'article du mois prochain :
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