On ne l’arrête plus, Caroline Wlomainck ! La Kainoise d’origine, âgée de 45 ans, sort un quatrième ouvrage en quelques mois de temps… sans se départir de l’univers noir, tranchant, plein de fougue, de hargne et de sensibilité qui la caractérise désormais. (…) Des histoires délicieusement sombres et vengeresses, profondes, sensibles… qui finissent forcément mal. « J’ai toujours trouvé, au cinéma notamment, que les histoires qui se terminaient mal nourrissaient davantage la réflexion. C’est sans doute le reflet de ma personnalité, dotée d’une partie solaire et d’une partie sombre ». Dans la vie, on croise des brebis et des loups… C’est cette réalité qui se vérifie au rythme de personnages qui, un jour, tout à coup, « pètent un plomb » : entre une guerre des voisins, un journaliste qui décide de régler ses comptes avec d’autres armes que sa plume ou encore une mère de famille qui plaque tout, sans prévenir, une écriture au vitriol qu’Incisives distille à chaque page.
Sarah Courcelle, Nord Eclair
Quand Kro (pseudo de l'auteure quand elle enfile les perles de Madame Irma) sort les crocs, c'est sûr que ça fait mal et que ça laisse des traces. Les thèmes de chacune de ces histoires ne laissent aucun doute sur l'esprit d'observation aiguisé de Caroline Wlomainck. Comme la première, par exemple, où l'on voit des voisins abuser de la vulnérabilité d'une vieille dame. Bien que cette dernière ne soit pas aussi dupe que l'on croit. En fait, dans ces histoires, les personnages ne sont pas tout blanc ou tout noir, ils oscillent plutôt entre le gris clair et le gris foncé cher à Jean-Jacques Goldman. Débordement en est une preuve éclatante avec ce patron d'entreprise abject et méprisant qui va se faire kidnapper et torturer par un quidam que l'on aurait plutôt casé du bon côté de la barrière. Cette histoire me fait penser à ce film gore, Hostel. On (re)découvre également Little Paradise sorti dans la collection Opuscule (N°273). Que dire du style ? Il ne s'embarrasse d'aucune fioriture. Il est cash, direct et d'un réalisme implacable. Caroline Wlomainck, avec Adeline Dieudonné, fait partie de cette nouvelle génération d'écrivaines qui par la grâce d'une écriture sans ambages nous plonge directement dans l'action avec une jubilation à peine déguisée. Une auteure à suivre sans aucun doute.
Alain Magerotte, Bruxelles Culture
Histoires à donner froid dans le dos
"Incisives", le premier livre de la Tournaisienne Caroline Wlomainck.
Rescapée de l’industrie pharmaceutique où elle a travaillé 20 ans, cette jeune femme se cherchait une voie de reconversion et s’est lancée dans l’écriture un peu comme on se jette à l’eau sans savoir si on sait nager. Elle signe un premier opus étonnant déjà de maîtrise et d’efficacité.
"Je me promène beaucoup dans ma ville et souvent, je me demande ce qui se cache derrière les façades et les fenêtres. Que font les gens derrière, à quoi rêvent-ils ? On se dit parfois que ces gens ont une plus belle vie que la nôtre mais ce n’est pas toujours vrai !"
Et à partir de là, Caroline Wlomainck va imaginer 5 nouvelles, des récits clash, dans un style cash. Des histoires qui vous feront regarder vos voisins autrement.
Un exemple parmi de nombreux livres aux parfums et aux saveurs de notre petit pays. Pour amateurs de frissons ou de récits de voyage ou de comédies. De bien belges pages pour passer un bel été.
Thierry Vangulick, RTBF, Des livres belges pour l’été
Avec fougue et réalisme, Caroline Wlomainck donne voix à ses personnages.
Caroline Wlomainck embarque ses lecteurs dans un fleuve impétueux, celui d’une écriture qui ne craint ni le feu ni le sang. L’autrice a trouvé des prédateurs et victimes, auxquels elle confère des caractères trempés. Les félins peuvent tricher au jeu, les
agneaux ont eux aussi des crocs. Qu’il s’agisse de ruses, menaces ou griffes, les armes
des personnages ne s’aiguisent pas avec des outils de dentellière.
Françoise Lison-Leroy, L'avenir & Le courrier de l'Escaut
Mécaniques implacables au féminin.
Une jeune autrice belge qui fait partie de cette génération qui est en train de monter et de s'installer. Ce n’est pas du roman noir, ni du thriller, ni du polar, c'est de la chronique, de la fiction qui part d'éléments très familiaux et puis après….
Un fil très ténu d'une mécanique de tension. Hyper bien écrit. C'est la force de ces récits courts - ce qui est très compliqué - et ici ils fonctionnent tous, la mécanique est imparable.
Michel Dufranne, le 6/8, Vivacité - RTBF
Quelle gifle ! Il est arrivé dans ma boîte un beau matin. Privilège de libraire. La couverture m'a attirée mais le temps me manquait. Je suis retombée dessus ce lundi matin. Dévoré dans l'après-midi. Et toujours sous le choc de ces quelques récits de vie...
Librairie Marque Tapage
Une lecture impossible à arrêter !
Des nouvelles qui bien longtemps après continuent de vous traverser l’esprit !
Et quelle belle couverture!
Diego, Librairie Autre chose à Hannut
Caroline Wlomainck offre une plume acerbe et caustique qui déroute notre lecture dans des historiettes du quotidien dans son merveilleux "Insicives" : des voisins envieux qui abusent de la vulnérabilité d'une vieille dame, un patron d'entreprise abject qui tire profit de la crédulité des consommateurs, un mari égocentrique qui troque sa famille contre sa passion.... Toute la beauté de la belge attitude !
Librairie La boîte à petit luu à Hamois
Tout d’abord le livre, un beau format, un dessin de vautour beau et terrible dont la tête estompée ouvre toutes les nouvelles. C’est parfois écrit à la va-comme-je-te-pousse, dans un langage parlé qui est cependant celui de la vie de tous les jours. Alors pourquoi la littérature irait-elle chercher ailleurs de faux-semblants ?
Vouloir que cette écriture fût tout autre ? Absurde. Il faut prendre la chose comme elle est, comme elle vient. On aime ou on n’aime pas… mais on peut vraiment aimer !
Prix Marguerite de Navarre
"...Le soir, quand je regarde le ciel, je vois briller toutes ces étoiles. Il y en a pourtant qui sont mortes depuis longtemps. Elles sont mortes mais elles continuent de briller. De nous donner l'impression d'être encore vivantes. Comme moi. Je suis mort avec lui..." Quelle triste nouvelles a donc appris Charlie, alias Merrick, pour se sentir à ce point dévasté ? La réponse dans "Incisives" de Caroline Wlomainck ! Incisives ? Pourquoi ce recueil de cinq nouvelles porte-t-il un titre à susciter de vives inquiétudes ?
Une écriture (et pas seulement l'écriture) cash, clash, réaliste, directe, perturbante, nous prévient la quatrième de couverture de "Incisives", ouvrage d'une auteure née en 1977 à Tournai, publié aux éditions Lamiroy, au cœur duquel les dents se font dures, acérées, coupantes. Et si nous tentions de brosser le "portrait" de chaque nouvelle en moins de deux lignes ? Pari tenu !
"Vautours" : une vieille dame manifestement fragile ; des voisins jaloux et envieux... A la clé un affrontement dont la conclusion se révèle surprenante, tension(s) de part et d'autre.
"Débordement" : un journaliste motivé et hargneux ; un PDG abject et méprisant... Le récit d'un cheminement haletant, inexorable, jusqu'au boutisme, le point de non-retour franchi, malaise garanti.
"Little paradise" : un mari égocentrique, son boulot avant tout ; une épouse esseulée, abandonnée... Un départ précipité, une fuite éperdue d'une certaine manière, l'effroi en finale.
"Été 89" : deux jeunes ados insouciants, des amis mais... Quand le principal, l'essentiel-même, n'est pas extériorisé et mène à la rupture, à la séparation, au drame.
"Joker" : une mère ébranlée, dépressive après le départ de ses enfants ; un époux inquiet, déboussolé même... La chronique d'une descente aux enfers, d'une détresse incommensurable. Soudain une lueur d'espoir mais...
C'est sombre, parfois morbide, mais parfaitement cohérent et très réaliste : les extrêmes comportementaux existent bel et bien, nous saisissant ici au cœur, à l'âme, à la gorge quand le couperet tombe, l'auteure n'y allant jamais par quatre chemins, le langage souvent cash, clash... "J'ai voulu la redresser. Sans succès. J'ai tiré. Soulevé. Poussé. Frappé avec les mains. Tapé avec les pieds. J'ai pris mon élan..." Quel élan ? Une profonde inspiration, préalable, est vivement conseillée au lecteur avant de s'immerger dans l'univers jalonné de vertiges et d'épisodes crépusculaires de Caroline Wlomainck. Steven (Spielberg), où es-tu ?
Thierry-Marie Delaunois
Le cynisme est au rendez-vous avec cette série de nouvelles qui livrent un regard peu amène de la nature humaine. On comprend bien vite la technique d’écriture de Caroline Wlomainck qui consiste à proposer chaque histoire en miroir, c’est-à-dire vue par des protagonistes qui s’opposent. L’occasion de souligner les différences de perception entre les personnages et de montrer ce qui les caractérise profondément. Très vite, également, le lecteur saisit le fil rouge qui unit chaque exposition, puisqu’il s’agit de mettre en scène des êtres qui exploitent la faiblesse des autres pour leur propre bénéfice. En cours de lecture, les situations sombres et les thèmes complexes tels que l'abus de pouvoir, la trahison et la dépression se conjuguent. L’auteure insiste particulièrement sur la présence de prédateurs dans notre entourage et illustre ses récits par l’exemple, en posant des situations qui tiennent de l’anecdote : un chef de ménage qui sacrifie les siens pour une passion, des gosses immatures et incapables de mesurer les conséquences de leurs actes, une maman en burn-out qui plonge dans la mélancolie, des voisins qui abusent de la vulnérabilité d’une vieille dame, un patron d’entreprise abject et méprisant qui tire profit de la crédulité des consommateurs. Malgré la dureté et le réalisme des situations, le style d'écriture incisif et perturbant, s’émaille de quelques touches de lumière. Bien entendu, il faut aimer l’humour noir et le second degré pour entrer pleinement dans ces saynètes et les prendre pour ce qu’elles sont : un coup d’oeil dans le kaléidoscope de notre société, avec un chapelet de créatures bizarroïdes qui ne sont finalement que nos semblables, parfois peu enclins à l’empathie, infatués d’eux-mêmes et individualistes au possible. C’est cash, sans fioritures et pas formaté pour caresser le lecteur dans le sens du poil. Avis aux amateurs !
Daniel Bastié, Bruxelles Culture
Incisives me laisse admiratif : comment encore arriver à rendre un texte intéressant et puisant dans le grand réservoir du sordide et faire encore mieux que les milliers de séries minables qu’on nous balance depuis 50 ans? Chapeau Madame ! A l’heure où les scénaristes affectés au Cinémacdo sont en grève...
Jacques Flamme
Share this item: