L'article #03 : Arno

€4.00

Arno : Le roi des Belges

L'article de Thierry Coljon

Editorial : Maxime Lamiroy

Illustrations : Hugues Hausman

ISBN : 978-2-87595-371-1 

Parution le 1 décembre 2020

Prix : 4€ 

Disponible également en format numérique sur toutes les plateformes

éditorial

Quand il fit son entrée en Belgique par La Panne, Léopold Ier ignorait sans doute qu'il inaugurait la trajectoire Ostende-Bruxelles, ligne qui sera pour sa nouvelle partie fertile en nombreux rois des lettres et des arts belges. Un des plus baroques, un des plus "vrais" de ces souverains est à la fois une figure familière des Bruxellois et une icône nationale. L'homme qu'on croise régulièrement dans la rue et la star rock partagent un point commun : on les reconnaît sans les connaître. Grâce à l'article de Thierry Coljon, relu et augmenté par le chanteur en personne, Arno acquiert encore une nouvelle dimension à nos yeux, toujours plus joyeux au contact de cette œuvre qui nous travaille les tripes. Comme à Ostende ou comme à Spa où je le vis sur scène, je me dis toujours : "Ça me parle. Oui, c'est du belge !"

extrait

« Qu’est-ce que j’ai dit ? »

Arno est inquiet. Il se tient dans le dos du journaliste qui l’a interrompu sans crier gare pour se précipiter dans les toilettes heureusement toutes proches et y vider bruyamment son estomac. Le plumitif s’excuse, sans doute a-t-il mangé un truc pas net ou trop fumé et stressé pour être à l’heure au rendez-vous. Arno est chanteur, il publie son premier album solo et cette scène s’est déroulée dans les anciens bureaux de Virgin, sa toute fraîche firme de disques. Avenue Ernest Cambier, à Schaerbeek, pas loin du boulevard Lambermont. C’était avant le déménagement avenue Plasky, dans cette belle maison aux briques rouges garnie d’un immense cèdre du Liban (aujourd’hui abattu) où, plus tard, Benjamin Biolay viendra aussi défendre son premier album, Rose Kennedy.

On n’en est pas encore là : quand Arno publie ce premier opus éponyme, il a 37 ans, l’âge de Jacques Brel quand celui-ci annonce à l’Olympia qu’il met un terme à ses tours de chant. Et le journaliste se dit qu’avec n’importe quel autre artiste, il aurait été mort de honte d’ainsi vider ses tripes. Pas avec Arno ! Car Arno est un peï, devenu un ami, un gars simple qui ne se formalise pas pour si peu, lui qui en a tant vu dans sa vie. Là, il était juste un peu préoccupé pour la santé du scribe au quotidien. Des années durant, à chacune de leurs autres rencontres, il lui demandera, complice et faussement soucieux, un petit sourire en coin : « Ça va la santé, aujourd’hui ? »

L'article du mois prochain :

 

 

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