Caroline Wlomainck / Alice au paradis (Thierry-Marie Delaunois) May 27 2024
"Moi, ce qui m'importe, c'est gagner ma vie pour payer la bouffe. C'est ma seule raison de vivre. Rien de plus. Pour le reste, je me contente de peu. Mon coiffeur ? La voisine du dessous. Elle est pas douée mais c'est gratuit. Mes vêtements ? Quechua..." Alice est dans la tourmente, son cerveau : en mode carrousel et culpabilisation accompagnés des J'aurais dû, J'aurais pas dû, Si j'avais su... Pour quelle raison ? Que s'est-il passé ?
Alice, Stéphanie, Lucie et Jean-Michel tout comme bien d'autres personnes que l'on connaît ou que l'on croise, tout simplement, on se les imagine, on les juge, on les critique, persuadé au premier coup d'oeil que nous sommes dans le bon... Quelle erreur, Caroline Wlomainck, autrice de l'humain diplômée en communication, nous le démontrant sans détour et au scalpel avec les personnages de ce roman. Son premier. Dès les premières lignes, le ton est donné et qui a lu "Incisives", son recueil de nouvelles, ne s'étonnera point, le phrasé et le style de l'autrice reconnaissables entre mille et si significatifs d'un caractère bien trempé... que l'on ne trompe pas.
La plupart du temps, on ne peut lire sur les visages les épreuves que traversent tant bien que mal nos interlocuteurs et interlocutrices, et c'est le choc, la douche froide, lorsque l'on finit par savoir. Quel traumatisme se cache derrière ce timide sourire ? Quels sentiments dissimule cette attitude si taiseuse de l'ami ou de l'amie que l'on vient de rencontrer ? Dans "Alice au Paradis" (éditions Lamiroy), nous suivons notamment Alice, Lucie, Jean-Michel et Stéphanie dans leurs parcours de vie respectifs semés d'embûches, parfois même d'impasses. Les causes ? Au lecteur de les découvrir par lui-même bien sûr en lui conseillant d'avoir le coeur bien accroché !
Il n'y a pas de hasard, que des rencontres, nous affirme Paul Eluard... Serions-nous alors tous prédestinés ? L'étoile de notre naissance pouvait-elle n'être que bonne ou mauvaise ? La mémoire du vécu, enfoui ou pas en nous, peut soudain ressurgir et causer pas mal de dégâts... "...des flashes imprécis et flous commencent à apparaître, à parasiter ma conscience. D'abord des bribes. Puis des séquences plus précises qui semblent ne pas m'appartenir. Comme les réminiscences des mauvais rêves..." Alice s'en sortira-t-elle ? Une fois marqué, peut-on cicatriser, voire guérir complètement ? Inch'Allah, lâcherions-nous dans les difficultés mais, en attendant, 208 pages se présentent à nous, celles de "Alice au Paradis" (sur terre ?) de Caroline Wlomainck, déjà un joli succès de librairie...